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                                  TV > MAREE NOIRE DU PRESTIGE
 
 
 Vidéo : La marée noire du Prestige
 Programme jeunesse diffusé le 14.01.2003 sur la TSR. Un reportage Chocolat TV Productions.
 
 Texte de l'émission :
 
 L'émission d'aujourd'hui est consacrée à une 
                      véritable catastrophe qui est survenue en mer en novembre 
                      dernier. Cette histoire commence à bord d'un très gros bateau 
                      que l'on appelle un pétrolier. Et un pétrolier, vous vous 
                      en doutez, ça transporte du pétrole. Il y a deux mois donc, 
                      l'équipage de ce navire s'aperçoit qu'il y a une fuite et 
                      qu'il risque de sombrer. On lui ordonne de s'éloigner le 
                      plus possible des terres et au large, c'est la catastrophe 
                      : le pétrolier coule et son poison noir commence à se déverser 
                      dans l'océan. Les premières plages touchées sont espagnoles, 
                      toute la région de Galice est polluée. Mais ce n'est pas 
                      terminé. En fait, la pollution ne faisait que commencer, 
                      mais ça, personne encore ne le savait.
 
 
 Le 31 décembre, alors que tout le monde se prépare à réveillonner, 
                      en France, au bord de l'Océan Altantique, une patrouille 
                      de surveillance remarque de petites tâches noires, grosses 
                      comme une pièce de 2 francs. Il y en a des milliers, des 
                      millions peut-être, qui sait. On parle d'abord de 17 km 
                      de plage pollués, puis de 200, finalement de 400 km de plages, 
                      l'équivalent de toute la largeur de la Suisse, c'est énorme.
 
 Dès qu'on l'a appris, on a enfilé nos bottes et nos cirés. 
                      Départ pour la Gironde, Biscarosse, Arcachon. Lacanau, Cap 
                      Ferret. Des noms qui sentent le soleil et les vacances, 
                      aujourd'hui, les habitants ont peur et ils sont en colère.
 
 Clément et Michaël sont de petits hommes de la mer. Ils 
                      aiment les poissons, les oiseaux, les vagues, hautes parfois 
                      comme des maisons. Ils habitent ce fabuleux Bassin d'Arcachon, 
                      et l'autre soir, ils sont allés voir ces drôles de petites 
                      galettes noires. En cachette, car la plage est fermée. C'est 
                      ce que l'on appelle une bêtise, n'est-ce pas? Alors, ça 
                      reassemblait à quoi?
 
 [ITW Clément et Michaël]
 
 Les voilà, ces galettes noires, à quelques kilmoètres d'Arcachon. 
                      Eparpillées à perte de vue sur la plage.
 
 Mais ça aurait pu être pire : des nappes entières de fioul 
                      gluant. En mer, les vents violents ont brisé ces grosses 
                      nappes, qui se sont divisées en plein de petites boulettes.
 
 Ici, à Lacanau, à chaque fois que l'Océan se retire, il 
                      faut tout nettoyer, à la seule force des bras. Une galette 
                      après l'autre. Ici, Ils sont une quinzaine à faire ça, équipés 
                      de gants et de masques. Interdiction d'approcher : le pétrole 
                      c'est toxique. un véritable travail de fourmi, jusque à 
                      la prochaine marée où il faudra recommencer.
 
 [ITW NETTOYEUR]
 
 Tout ce qui est ramassé finit dans ce container. Quel travail...
 
 Lacanau, c'est une vraie petite station balnéaire. En été, 
                      ces plages accueillent les touristes du monde entier, qui 
                      viennent se bronzer le nombril et surout surfer. Car c'est 
                      la spécialité locale, Julien est moniteur de surf et journaliste.
 
 [ITW JULIEN, JOURNALISTE ET SURFEUR]
 
 Des conséquences énormes : ces petites galettes noires vont 
                      coûter cher à toute la région. Les touristes ne viendront 
                      peut-être pas cet été.
 
 Mais ces petites galettes n'embêtent pas que les touristes.
 
 Le soleil commence à se coucher sur le bassin d'Arcachon, 
                      les petites embarcations bleues et jaunes rentrent au port, 
                      le pont chargé d'huîtres. Il faut se dépêcher avant que 
                      la pollution ne s'approche, il sera bientôt interdit de 
                      les ramasser. Ah, les huîtres d'Arcachon. Elles ont une 
                      renommée mondiale, on dit que ce sont les meilleures. Dans 
                      toutes ces petites cabanes, il y a ces fameux producteurs 
                      d'huîtres. C'est une drôle de nouvelle année qui commence 
                      pour eux. Ils ne vendront probablement rien ou presque ces 
                      prochains temps, jusqu'à quand, personne ne sait.
 
 Nous essayons de leur poser des questions, mais ils sont 
                      trop émus pour nous raconter tout ça, devant la caméra. 
                      On les comprend bien sûr. C'est ainsi que le soleil se couche 
                      sur le Bassin d'Arcachon
 
 Le lendemain matin, nous retournons au port et nous rencontrons 
                      cet homme, il s'apprête à partir en mer, rammasser les huîtres 
                      qui n'ont pas encore été touchées par le pétrole. Il surveille 
                      attentivement le mouvement de l'Océan, avant de partir.
 
 [ITW OSTREICULTEUR]
 
 Pas d'huîtres cette année? Quand même pas, mais moins d'huîtres, 
                      ça c'est sûr.
 
 Sur ce vélo, c'est Marc, notre jeune guide ici au Port. 
                      Et Marc, il aime le vélo et les crevettes.
 
 [ITW MARC]
 
 Entre la tristesse et la colère, le coeur des gens ici vacille. 
                      Et les prévisions de Julien, notre spécialiste, ne sont 
                      pas très bonnes.
 
 [ITW JULIEN, JOURNALISTE]
 
 Aujourd'hui, les pays qui touchent l'Océan commencent à 
                      réfléchir à des solutions, pour que ça n'arrive plus. Mais 
                      c'est long et difficile de créer une loi entre plusieurs 
                      pays. Alors en attendant, rien n'a changé : les vieux pétrolier 
                      continuent de naviguer, et c'est sans doute ce que les habitants 
                      ici ont le plus de peine à accepter.
 
 
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