Les Bois (Jura)

A l'Ouest, c'est la première commune jurassienne que le visiteur découvre à la sortie du canton de Neuchâtel, par les petites routes secondaires. A une altitude moyenne de 1000 mètres, le paysage n'est plus le même. Les routes se faufilent autour de larges collines dominant des vallées parfois profondes, presque inhabitées.

Les Bois dans le Jura Nous pénétrons dans le fascinant paysage du haut plateau des Franches-Montagnes. La forêt est omniprésente, à peine perturbée par quelques pâturages où paissent des vaches un peu... et des chevaux surtout. En particulier aux Bois.

A l'entrée du village des Bois, une route semble bifurquer nulle part ; elle s'arrête pourtant devant de grands baraquements plantés en pleins pâturages. Ces étables géantes abritent des dizaines de chevaux qui viennent y finir leur vie, c'est le home pour chevaux de "Maison Rouge".

Après avoir travaillé dans les champs, sur le bitume, parfois même dans des cirques, ces vieux chevaux choyés par leur maître se voient offrir une fin de vie idéale. Ici, plus de travail, plus de contrainte. Dès le matin, libres de leur selle ou autre licol, les équidés s'élancent dans de vastes étendues herbeuses où ils renouent avec leur instinct d'appartenance à une meute.

On observe ainsi de véritables histoires d'amour entre des papys et des mamys chevaux d'un âge respectable, de solides amitiés ou de violentes colères. Mais aussi de douloureuses séparations lorsque l'un des chevaux s'en va... pour toujours.

Car c'est ainsi que partent tous les pensionnaires de Maison Rouge, la mort est toujours au bout du parcours. Parfois, lorsque le cheval souffre trop, elle est provoquée par euthanasie en accord avec le propriétaire - qui continue à l'être tout au long de la pension du cheval.

Outre l'accueil de vieux chevaux, la "Maison Rouge" possède un élevage de jeunes chevaux de la race des Franches-Montagnes, originaires de la région. Ils grandissent ici, avec leurs semblables plus âgés.

Le home pour chevaux de "Maison Rouge" accueille avec plaisir les visiteurs, qui pourront se balader près des enclos et se détendre au restaurant tout proche. Les plus curieux prendront la précaution d'appeler et de réserver une visite guidée avec l'un des soigneurs, très instructive.

La Fondation pour le cheval "Philippos" chapeaute l'institution, qui compte deux autres homes dans le canton du Jura. Le Roselet est le plus ancien, près du village des Breuleux, inauguré en 1958 déjà ; le home de Jeanbrenin, occupe un plateau sur un petit col verdoyant, entre le Mont-Soleil et le Pierre-Pertuis. Le home de Maison Rouge aux Bois est le plus récent, opérationnel depuis août 1999. Au total, les trois hommes accueillent 170 équidés, des chevaux, des ânes et des poneys.

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Les chevaux de la race Franches-Montagnes

Le district des "Franches-Montagnes" est le berceau d'une race chevaline - l'une des dernières races suisses - à laquelle il a prêté son nom. Les chevaux de la race des Franches-Montagnes sont issus de croisements entre de robustes juments de la région et des étalons européens de diverses races. Ils sont les derniers représentants de la famille du cheval de trait léger dans toute l'Europe de l'Ouest.

Leur physionomie est tout à fait particulière. Habitués au climat rude du Jura, leurs pattes poilues aux extrémités supportent un corps trapu, particulièrement musclé.

Nécessaires aux travaux agricoles d'autrefois, les chevaux des Franches-Montagnes, réputés dociles, étaient particulièrement appréciés pour le travail de labourage et le transport des marchandises.

Aujourd'hui, les machines les ont remplacés dans les champs et sur les routes… les chevaux de race Franches-Montagnes sont à leur tour menacés de disparition - comme la majorité des chevaux de race de trait. Seuls une poignée de passionnés et quelques clubs équestres maintiennent cette tradition, ainsi que l'armée suisse qui conserve quelques effectifs de chevaux des Franches-Montagnes pour des missions précises dans des endroits difficiles d'accès, en forêt par exemple.

Le cheval des Franches-Montagnes s'est adapté à la crise et a trouvé une heureuse reconversion dans le tourisme et les loisirs. Attelé, il sillonne les routes jurassiennes ; Dressé, il saute et se prête parfois même à la voltige et… à la thérapie équestre. Chaque année, le chef-lieu du district des Franches-Montagnes, Saignelégier, célèbre "son" cheval lors d'un marché-concours hippique "la Fête nationale de chevaux" qui se tient au mois d'août.

200km de pistes balisées sont ouvertes aux cavaliers et à leurs montures dans quelques-uns des plus beaux paysages du Jura. A dos de cheval, avec ou sans selle, en roulotte, en calèche ou en char attelé, le cheval des Franches-Montagnes se prête volontiers à toutes ces formules de randonnées.


Canton du Jura