La ville de Bâle

L'hôtel de ville à Bâle (Rathaus Basel) en Suisse

La ville de Bâle (Basel) en Suisse

Basel en allemand, Basilea en italien, c'est la ville chef-lieu - et l'une des deux uniques communes indépendantes - du demi-canton de Bâle-Ville. La grande ville de Bâle se situe sur la frontière suisse, française et allemande, débordant de part et d'autre puisqu'elle englobe notamment les villes de Saint-Louis et Huningue en Alsace (France) et de Weil-am-Rhein et Lörrach du Bade-Wurtemberg (Allemagne).

Son dialecte reste profondément empreint de ce bouillon de cultures, empruntant volontiers des mots au français comme le parapluie qui reste français mais prononcé à la suisse allemande "Baareblyy" ou le porte-monnaie "Boorpmenee".

Au cœur d'un écrin naturel, l'agglomération bâloise est entourée par les collines du Jura, les lacs des Vosges et les sapins de la Forêt Noire.

Convoitée tour à tour par les Romains, les Alamans et les Francs, la ville de Bâle connaît un essor foudroyant en 1225, après la construction du premier pont fixe sur le Rhin qui favorise les échanges commerciaux entre les deux rives et transforme la ville en carrefour du commerce européen. C'est à Bâle aussi que s'ouvrent les portes de la première université du pays, en 1460.

Les meilleures excursions et activités à Bâle

Pourtant, son développement est freiné au 14e siècle par une terrible succession de catastrophes : à partir de 1348, deux épidémies de peste se révèlent particulièrement meurtrières, décimant un quart de la population bâloise. Peu de temps après, deux tremblements de terre secouent successivement la ville. Le 18 octobre 1356, l'histoire s'en souviendra comme l'un des séismes les plus importants d'Europe. Il n'épargne aucun bâtiment, ses effets destructeurs s'étendent sur un rayon de 15 à 30 kilomètres touchant notamment le sud de l'Alsace.

La secousse est ressentie jusqu'à Paris et Constance. La population, terrifiée, évoque alors la fin du monde. Mais en moins de six ans, l'ensemble de la vieille ville est reconstruit tenant compte des tristes épisodes passés ; les remarquables structures en colombage des bâtiments apportent la flexibilité nécessaire aux ouvrages en cas de nouveau tremblement de terre. Car la ville de Bâle, toujours à l'intersection de deux plaques tectoniques menaçantes, constitue un lieu particulièrement surveillé des sismologues.

Sorte de Silicon Valley de la chimie et de la pharmaceutique, la ville de Bâle est aujourd'hui la troisième plus importante ville suisse. Elle compose avec Zürich et Winterthur le "triangle d'or" de l'économie suisse.

La vieille ville de Bâle enjambe le Rhin, au moment où il devient un vrai fleuve, là où son lit décrit une courbe en direction du nord. D'un côté le Grand Bâle, de l'autre le Petit Bâle reliés par l'imposant "Mittlere Brücke", le "pont du milieu" en français. Chaque jour dès 13 heures, le centre-ville est interdit aux voitures.

La ville de Bâle en Suisse En hiver, toute la ville se réchauffe en participant au carnaval ("Fasnacht") le plus célèbre de Suisse, qui ouvre les festivités de Carême. Chaque lundi suivant le mercredi des Cendre et trois jours durant, les costumes des participants rivalisent d'imagination au son assourdissant des "Guggenmusik" (les fanfares populaires des carnavals), empruntant autant aux armées napoléoniennes qu'au carnaval de Venise. Bâle fête son carnaval après tous les autres cantons, car c'est le dernier à avoir survécu en terre protestante. Et si personne ne sait vraiment à quand remonte cette tradition (sans doute du Moyen Âge catholique), tout le monde y participe, dès le lundi 4 heures du matin, lorsque sonne le "Morgenstraich" (le "coup du matin"). Toutes les lumières de la ville s'éteignent, seules les lanternes des cliques illuminent les ruelles, au son des fifres et des tambours. A six heures, tout le monde court se réchauffer dans les restaurants qui proposent leur traditionnelle "Määlsuppe" (soupe à la farine) et "Zwibelewäle" (tarte à l'oignon).

Ah oui… un dernier détail, Bâle c'est beau mais Bâle c'est cher. Jusqu'à 8 CHF le Coca (près de 7€) dans les rues piétonnes les plus animées. Les visiteurs économes éviteront donc les quartiers les plus populaires pour se replier sur les environs plus résidentiels, en-dehors de la vieille ville.